Jacques Roubaud à Rennes sans Pénélope Cruz

Jacques Roubaud est dans l’encyclopédie Wikipedia.
Jacques Roux et Jacques Baud aussi d'ailleurs, j'ai vérifié.

Jacques Roubaud y est lié à Raymond Queneau qui est lié au surréalisme qui est lié à Picasso qui est lié à l'Espagne qui est liée à Barcelone qui est liée à Pedro Almodovar qui est lié à Pénélope Cruz.

Jacques Roubaud est donc lié à Pénélope Cruz. C’est un fait que les journaux people ont ignoré. Les journaux peopeulipo eux, non. Mieux déformés sans doute.
Pénélope est un joli prénom né people, mais un joli prénom pas loupé pour l'Oulipo aussi. L’Oulipo des frères Jacques (le Jouet, le Roubaud) « les poètes tout-terrain » comme ils se qualifient eux-mêmes. Je les ai vus tous les deux (et pas Pénélope…) à la Maison Internationale de Rennes (la MIR qui pour l’occasion avait vraiment fait le maximum !). Duettistes des listes et des bestiaires, des dictionnaires et des contraintes. Ils s’en donnent à cœur-malice ces deux là. C’était l’autre jour, l’heure de l’ouverture des tiroirs à malice à la maison internationale du Quai Chateaubriand. (Je ne connais pas les noms des rues mortes de Rennes…). A côté de moi, une dame a été surprise de trouver la poésie « si sympa ».

J’ai revu Jacques Roubaud au Triangle, toujours à Rennes mais seul sans Jouet (mais avec joie). Le triangle, figure aimée du mathématicien. La pyramide, le tétraèdre, multiples de 3. Vous savez le nombre premier ! Forcément.
Poème-pyramide, voilà une nouvelle contrainte. La contrainte pour se forcer à écrire. L’Oulipo comme coup de pied au cul. La contrainte comme stimulation-émulation de la création. La contrainte « pour éviter la folie d’amour ». Cette contrainte que l’on serre plus ou moins, comme un cilice inoffensif et sans perversion. . Ce que Roubaud appelle « l’Oulipo light » et « l’Oulipo hard ». Bref, chacun son parcours de troubadour.

Lui, Jacques Roubaud la Malice, le passionné des villes, des rues, des places et des stations de métro va planter ses mots sur la place du Champ de Mars. Oui, celui de Rennes ! Station de métro aussi. Oui celui de Rennes aussi ! Des poèmes écrits avec des clous. Au bon vouloir des passants qui passent leurs pas. Pour une fois, le poète regardera par terre et non dans les étoiles.

Et la littérature dans tout ça, demande une étudiante ? Réponse de l’oulipien : « La littérature ne fait que donner à lire et rien d’autre ». Pas mieux.
J’en suis sûr, si elle se crée un jour, Jacques Roubaud sera dans l’encyclopédie Oulipedia.
Pénélope Cruz, sans doute pas.

Rennes les 9 et 11 mars 2010
Festival des Polyphonies de Mars organisé par la Maison de la Poésie de Rennes

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