« des cailloux qui flottent » de François de Cornière
VOILA
Par la fenêtre
de mon bureau
un cerisier un
mur
et des
immeubles.
Ecrire pourtant
mon horizon.
*
Le
soleil donne sur le tapis.
Ma
chienne sursaute
après
les mouettes.
Et
moi après les mots.
*
Rangée
de livres derrière ma tête
contre
le mur
qui
lisent par-dessus mon épaule
et
me soufflent parfois.
*
Notes
en arrêt sur un carnet.
A la
même place sur l’étagère
ou
sous la main.
Attendent
mon heure.
*
Lettres
classées triées gardées
dans
un dossier
comme
des photos pour un album.
Me
reconnaître moi ou un autre.
*
Silence
du poste quand j’écris.
Seules
des voitures
un
peu plus loin
tracent
des traits.
*
Sur
le divan sous la fenêtre
l’amour
parfois
qui
fait tomber les mots faciles
qu’on
n’écrit pas.
*
La
cheminée en plein été.
Quand
il pleut sur le jardin
les
gouttes y tombent
et
laissent des marques.
*
La
lampe la nuit.
Et
quand tout dort
dans
la maison
les
mots qui sortent.
*
Derrière
la cloison
j’entends
ma fille rêver
et
tourner les pages
que
nous avons signées.
*
Un
jour ou l’autre
plier
une feuille ouvrir une porte
l’instant
venu de dire
voilà.
Extraits de
« des cailloux
qui flottent »
de François de Cornière, éd. Le Dé Bleu
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