Joël Bastard à la Maison de la Poésie de Rennes
Hier soir, les feuilles du marronnier dansaient à Beauséjour. Et la glycine nous accueillait d’un parfum de bienvenue. L’invité était Joël Bastard, poète de la « patience du sol », de cette « langue forestière » qui « arrondit les angles de sa mousse épaisse ». Lui, le jurassien habitué aux marches solitaires dans les chemins d’humus. Terreau d’une poésie reconnue par les plus grands éditeurs. Lui le poète du « dire des pas », au delà des souffles (« pour dire, il faut être au-delà du souffle » ), au-delà des proses (« au tranchant du poème se coupe la prose » ). Il aurait pu être ambassadeur de sa région, mais le jurassien sait aussi se faire corse, sur les rives de la Casaluna, petite rivière à truite et à poèmes. Quand « les pieds nus dans le silence des éboulis », « une truite maintenant éclairée sur la berge », le pécheur se fait poète ou bien l’inverse. L’animal n’est jamais l...