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Affichage des articles du juillet, 2019

Jacques Taurand - Les étoiles saignent bleu

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Christophe Dauphin nous appelle à découvrir ou redécouvrir Jacques Taurand, poète, nouvelliste, critique, autodidacte français qui, après une vie littéraire un peu dans l'ombre malgré de nombreuses rencontres, s'est définitivement éteint en 2008. Et cette publication vient justement (au sens où ce n'est que justice) remettre un peu en lumière cet auteur non dénué de talents. Ce recueil est un hommage à l'amitié, en particulier à celle entre Christophe Dauphin, Jacques Simonomis et Jacques Taurand. Et un hommage surtout à la fidélité en amitié, à travers cette anthologie revenant sur près de trente ans de poésie. Son enfance, bercée par un imaginaire familial aux couleurs du Brésil et marquée par les récits de chevauchées dans la pampa, d'oiseaux multicolores et de tempêtes tropicales, l'a éveillé à la puissance du récit. " A vouloir faire des nœuds avec le vent / à boutonner le cœur avec la raison / le bonheur dans la cage prend sa voix de fauss

Cécile Coulon, Seyhmus Dagtekin et Roland Reutenauer

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Des ponts et des ronces Trois auteurs, trois âges, trois styles et pourtant des points communs. Des ponts et des ronces, mais surtout la poésie dans les mots. Les ronces de Cécile Coulon Cécile Coulon est la plus jeune de ces trois poètes. Elle publie Les ronces au Castor Astral. Bien que le titre ne le laisse pas penser, cet ouvrage est bien un appel à " vivre dans les hautes lumières ". Poèmes écrits sur plusieurs années, Cécile Coulon revient sur son passé avec sans doute quelques "ronces", " Ma force c'est d'avoir enfoncé mon poing sanglant / dans la gorge du passé", "On se remet de tout / mais jamais / à l'endroit ". Mais ce recueil est aussi un chant d'amour " ce visage endormi que tes yeux éclaboussent / de ce bleu si profond où la nuit / je ramasse / ce qu'il faut de trajet de tes lèvres à ma bouche / pour pouvoir le matin s'arrêter / se suspendre au bord / du temps qui

Yannick Torlini – Ce n’est rien

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Le dernier ouvrage de Yannick Torlini est présenté comme un récit-poème sur le site des éditions TARMAC. Pas étonnant quand on sait que cet auteur n'aime pas parler de poésie, mais plutôt de textes, qu'il écrit des textes, qu'il explore la langue avec des textes et non des poèmes. La langue donc , l' " ambiguïté de la langue ". Depuis La malangue son premier recueil en 2012, ce travail sur la langue est une préoccupation constante chez Yannick Torlini. Par une succession de courtes strophes, comme des tweets, par des répétitions comme rebondissantes, il cherche sa propre langue, la place de la langue dans le temps présent, sa propre voie dans la langue. " il y a une angoisse d'être de ce monde. d'être dans cette langue qui pense faire monde. / cette langue qui repose. sur l'obstination du sens. sur le sol accumulé par le sens. strates après strates, pierres après pierres. " " dans la langue il y a une autre lan

Carole Carcillo Mesrobian – Aperture du silence

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Pour Carole Carcillo Mesrobian, " écrire c'est tenter de saisir un instant, une seconde, l'aperture d'un univers enclos dans le silence ." Et cette aperture est le maître mot de son dernier ouvrage, publié chez PhB éditions. Car il ne s'agit pas simplement d'une simple ouverture mais aussi en linguistique, l’ouverture du canal buccal au point d’articulation d’un phonème. Et que prononce le silence sinon le chant inaudible du monde végétal? C'est en tout cas ce que laisse suggérer l'incipit de cet ouvrage : " J'irai tu le savais porter le chant des arbres / Aux fenêtres du ciel " Et au-delà du végétal, Carole Carcillo Mesrobian, dans un style mêlant abstraction, surréalisme, regorgeant d'images, passe en revue toutes les vies silencieuses qui ont tant à exprimer : le feu " J'irai tordre le feu pour verser sa chaleur au seuil de tes hivers ". Les larmes " Nos corps ne plus / Comme un chien qui s'ébroue