Articles

Affichage des articles du 2021

Olivier Hobé – Le tabac est ouvert suivi de Je n’ai pas fermé l’oeil de ta nuit

Image
Olivier Hobé aime la poésie qui se la fait courte. Ici point de tirades, de longs monologues sur ses états d'âme. De l'épure naît l'éclair. Mieux vaut un bon flash qu'un long discours ampoulé. Chaque tercet provoque une réaction à sa lecture. Dans ce tabac ouvert se mélangent haïkus et surréalisme afin que l'éphémère se transforme en éternité. Les mots, comme attrapés au vol, sont plaqués au sol de la page blanche, pour y laisser la trace de leurs griffes ou de leurs douces plumes. Ne ratons pas la fin déjà que le début nous est inconnu. Dégraisser le poème, le débarrasser de tout oripeau inutile. Suggérer et laisser au lecteur le plaisir de ressentir, s'étonner et s'interroger, tel est le propos d'Olivier Hobé. Il attendait la brume les jours de chasse pour siffler entre les balles * De toutes les générations futures tu es le portrait craché. La furtivité d'un instant vécu figée dans un poème qui tiendrait sur un ticket de bus quim

Jacques Josse – Le manège des oubliés

Image
  Jacques Josse aime l'humanité. Tous ses ouvrages disent son empathie envers les faibles, les laissés pour compte, les invisibles. Son dernier ouvrage à paraître en octobre 2021 voit défiler un manège d'oubliés, qui passent les uns après les autres dans la lumière de ses pages. Car c'est bien là la tâche que s'assigne Jacques Josse, la commémoration des petites gens, des gens de peu, des oubliés. Et par son écriture à l'encre mélancolique, son style si littéraire, faits de textes courts, cette célébration n'en est que plus émouvante. On y sent la douceur de l'auteur dans ses descriptions. On y aperçoit le travail d'écoute et d'observation d'avant l'écrire du poète. La matière-émotion y est pétrie avec le talent d'un artisan de la littérature, bien loin du marketing. Ce recueil de courts récits s'ouvre sur un Tristan Corbière, vieillissant seul dans la mélancolie d'une vie à réparer. Un Corbière anonyme, oublié, maudit dira

Chantal Dupuy-Dunier - La langue du pic vert

Image
Il y eut Birdy , d'Alan Parker, tiré d'un roman de l'écrivain américain William Wharton ou quand le rêve devient folie. Pouvoir voler comme un oiseau à toujours été présent dans l'esprit de l'homme. Être en capacité à communiquer avec les animaux également. La recherche de l'envol est pareillement une constante chez les poètes, et Chantal Dupuy-Dunier, poète à la trentaine d'ouvrages édités, qui publie La langue du pic vert , son premier roman, aux éditions La déviation, y multiplie les métaphores. Né dans la mort de sa mère, Sylvain vit avec son père atteint de la maladie d'Alzheimer. Son secret à lui, n'est pas un jardin mais un bois auvergnat où il a un rendez-vous avec un pic vert, fasciné par les coups de bec qu'il martèle dans le tronc d'un vieil arbre. La terre d'Auvergne, que l'autrice connaît bien, fait à cette histoire un écrin d'authenticité. Les lecteurs de Bernard Werber y trouveront sans doute quelques similitude

Jean-Jacques Rousseau et la vie simple

Image
  A chaque élection est soulevé le désintérêt des français pour la politique. Et si cette désaffection était plutôt due à la pauvreté des débats, plus orientés vers la recherche de punch-line que sur les projets et les idées ? Spécialiste de l’œuvre de Rousseau, Cécile Hellian s’intéresse à la philosophie politique ainsi qu’à l’analyse de la reproduction des inégalités sociales. Elle enseigne dans un lycée de l’académie de Lyon. Actuellement doctorante à l’EHESS, elle a su expliquer, dans son dernier ouvrage, intitulé Jean-Jacques Rousseau et la vie simple, avec un langage clair, en quoi l'idéal rousseauiste peut encore rester moderne. Cet ouvrage pourrait être un élément de réflexion à mener par chacun de nous, et en particulier pour la jeunesse... Faut-il courir à tout prix vers le progrès ? La croissance est-elle un but en soi ? Faut-il continuer d'accumuler des biens et des richesses ? A quoi sert le travail s'il asservit les humains ? Le partage n'est-il pas une no