Jacques Josse - Vestiaire de la mémoire
Il y a de la
détresse de ce côté du monde. Ces vies qu'on ne veut pas voir, que l'on regarde
en détournant les yeux. Les différents, forcément moins bien, forcément
infréquentables. Ceux qui ont été surnommés les cassos, parce qu'ils ne
pourraient vivre sans les minimas sociaux. Ceux qu'un ancien président
appelaient de tout son dédain les Sans-dents. Ceux qui dépriment, qui picolent
à force de déprimer. Les mendiants, les drogués, les punks-à-chiens, les
pauvres. Ceux qu'on traite de fainéants, de profiteurs, de fraudeurs. Ceux
qu'on stigmatise. Ceux qui n'ont pas eu de chance dans la vie. Les invisibles
aux yeux de ceux qui ne veulent pas voir.
Jacques Josse n'en fait pas une analyse sociologique mais raconte leur histoire, nous force à regarder la réalité de ces laissés pour compte. Lui sait leur parler. Lui à l'empathie dans ses gènes. Lui n'oublie pas leur rencontre, en écrit des livres qui resteront comme un témoignage d'une période à cheval sur deux siècles où les inégalités sociales n'ont cessé de s'accroître.
Si les livres peuvent influer sur les mentalités, les ouvrages de Jacques Josse instillent de l'humanisme envers ces héroïnes du quotidien si mis à l'écart.
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