Sophie Loizeau - L’île du renard polaire de To Kirsikka
Ce rapprochement entre deux univers d'écriture, mêlant créatures légendaires et faunes sauvages (renard, cerf, etc.) est-il un hasard ou une démarche ?
N'est-elle pas un prétexte inventé par Sophie Loizeau pour déplacer "le poème du côté de l'altérité" et opérer "un changement d'état " de l'écriture par le déracinement ?
Est-ce le récit d'une errance, un into the wild féminin ? La vie dans les bois dans les étendues enneigées du grand Nord, survie entre cabane, branchages, oiseaux, dans un îlot approché parfois par quelques icebergs ? Une échappée sauvage pour faire corps avec la nature " je remercie les bouleaux / que j'embrasse / sur la peau" ? Une poésie de cabane pour mieux isoler les sensations de ce pas de côté avec les mots comme seule nourriture. "Il fait froid juste ce qu'il faut / un seul vers de Pizarnik la nourrit"
Mais le monde n'est pas trop loin, juste un peu menaçant, chasseurs, tronçonneuses, "de rage j'ai appelé la nature / déesse unique et pure / elle a fait ce qu'il fallait / elle les a massacrés"
Sophie Loizeau, dans cet ouvrage, organise un mélange de deux poésies. On ne sait qui écrit quoi, qui est qui mais peu importe, l'important sont les mots. On reconnaît tout de même toujours la passion de Sophie Loizeau pour la faune sauvage de nos terres d'Europe. Volontairement ambiguë cette île du renard est une ruse pour mieux explorer le thème de la poésie et de sa traduction.
A travers tous ces faux-semblants Sophie Loizeau pose son regard de poète sur le réel d'une nature sauvage qui a tendance à disparaître. Mais plus qu'un message, c'est la variété des points de vue qui fait poésie dans cet ouvrage.
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